
Vers 27 avant J.C., un occupant gallo-romain nommé Cornélius laissa son nom au Col de Cornillon, situé à 885m d'altitude. La commune de Cornillon en Trièves s'est développée au pied de ce col et compte plusieurs hameaux : Cornillon, Le Grand Oriol, le Petit Oriol et Villard Jullien. C'est à Cornillon en Trièves qu'ont été découvertes les fameuses Eaux minérales d'Oriol. Exploitées depuis 1639, elles étaient les seules eaux minérales naturellement gazeuses des Alpes Françaises. Autre curiosité : le Château construit en 1552 par Jean Faure de Chypre, il est aujourd'hui en cours de restauration en vue d'un projet touristique. Le domaine de Cornillon constitue encore aujourd'hui un ensemble exceptionnel mais il ne faut pas confondre le manoir actuel avec l'ancien château Delphinal, attesté depuis le XI siècle et dont on ignore la localisation. Il s'agit ici d'un édifice ne remontant pas au delà de la Renaissance, faisant partie d'un ensemble unique dans le Trièves. Il comprend une seconde maison de maître, deux grandes fermes dont une partie est antérieure à 1834 et une église reconstruite dans le courant du XVII ème siècle. L'ancienne cure possède encore une salle voûtée très endommagée, ornée de peintures. Au XVII ème siècle, le domaine de Cornillon passa par héritage des Faure de Chypre aux Sibut de Saint Ferriol. Pendant la Révolution, il fut vendu comme bien national en quatre parts. Jean-Jacques Richard, négociant à Mens, semble avoir acquis la seconde maison de maître mais pas le manoir. Les acquéreurs des autres lots étaient Jean-baptiste Merlin, Elisabeth Saussac (veuve Allourd) et Joseph Riondet. On ignore lequel de ces lots comprenait alors le Manoir mais on sait qu'en 1834 celui-ci appartenait à Napoléon Durant-Savoyat, ancien représentant du peuple de la Constituante. Il fût acquis vers 1898 par Edmond Richard-Béranger, descendant de Jean-Jacques Richard et de Jean Béranger, fils d'un ministre protestant de Mens, qui fût pharmacien puis médecin militaire avant d'être un homme politique influent, de 1792 à la fin de la Monarchie de juillet. Il exerça d'importantes fonctions publiques et se vit décerner par napoléon, Louis XVIII et Louis Philippe de très hautes distinctions. Il fut en 1795, sous le Directoire, élu député au Conseil des Cinq-Cents. Il fut nommé Comte d'empire en 1808, sous Napoléon et pair de France en 1832 sous Louis Philippe. L'ensemble que constitue le Château, la Maison de Maître et les nombreuses constructions ont appartenu à Jean BERANGER, né à Mens en 1767. Après un siècle, l'unité du domaine de Cornillon était ainsi reconstituée.
Source : Patrimoine en Isère : Trièves. Musée Dauphinois CPI 1997
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